Alors qu’est ce qui peut éteindre la peur en grandissant l’humanité ?
Tout dépend d’abord de notre désir d’accueillir et d’être accueillis, désir qui passe par le port, par la porte, entourés de murs, de frontières.
Parlons de la porte de Brandebourg ! Aujourd’hui, elle n’est plus ! Rappelons-nous, à Berlin il y avait une porte, figée et sans vie ni passage dans un mur érigé en août 1961Au soir du 9 novembre 1989 alors qu’il avait 28 ans le mur s’est brisé, la porte s’est ouverte. Aujourd’hui Il n'y en a plus, ni de porte ni de mur ! Alors dans nos esprits épris de liberté nous nous sommes mis à rêver d’un monde sans murs, sans portes, sans frontières !
Nous n’avons qu’un désir sortir des prés carrés de nos obsessions : ces frontières qui nous protègent des autres ?
Comment se libérer de l'idéologie trop vite proclamée et litanique du "sans frontières..." Pharmaciens ou Médecins sans-frontières, Marins sans-frontières, Juristes sans-frontières, Clowns sans-frontières... tout pousse à l'effacement "magique" des frontières et donc à la confusion ? Lorsque nous crions que la terre doit "frèrer" pour devenir citoyens du monde, citoyens de l'Amour... nous éliminons trop facilement les "racines" qui différencient et unissent les hommes, les peuples, les groupes...
Toute culture naît du mélange, de la rencontre, des chocs. A l'inverse, c'est de l'isolement que meurent les civilisations. [Octavio Paz]La frontière est nécessaire pour le bonheur de les franchir et de se rencontrer
« La frontière est cette limite hospitalière garante de la diversité du monde et des hommes. » Régis Debray.
Que l’humanisme, au service de l’homme sache faire l’éloge des frontières et du passeport !
Ou du passe-porte , pour faire « .....une maison avec des tas de fenêtres avec presque pas de murs ! »Regardons par-delà les frontières !
Dans le précédent post je parlais des « boat-people » Ces gens entassés dans des bateaux qui dans les années 80 fuyaient le Viêt Nam pour des raisons politiques et économiques ! Voilà pour l’inhumain ! A cette époque la France ouvrira ses frontières et accueillera plus de 150 000 réfugiés vietnamiens dans des conditions d'une extrême générosité. Une belle humanité ! Quelques 40 ans plus tard l'Aquarius frôle les côtes françaises sans accoster ! Une belle indifférence !
En se parlant au-dessus des frontières nous sortons du mythe du « tout sans frontières ! »
En faisant l’éloge des frontières, il nous faut privilégier la jonction au détriment de la barrière, construire des ponts et non des murs. La chance des frontières réside en leurs ouvertures au détriment de tous les replis ! Le bien-fondé des frontières consiste en la reconnaissance et au vivre ensemble nous permettant de vivre des identités différentes.
Le : Vendredi 6 Juillet 2018
Dans la rubrique : Vivre