Un instant « zéro » au Mont Thabor

Dimanche 8 Mars 2020 Second dimanche de Carême

Voilà un texte que l’on connaît par cœur ... alors notre attention et intérêt se relâchent !
Mais nous vivons une époque où l’horizon est en perpétuel changement : il ne faut pas se fier aux apparences !

Ce texte de la transfiguration sur le chemin qui monte à Jérusalem est comme l’adolescence de la foi !
C’est donc affirmer que nous avons tellement à apprendre encore, tellement à expérimenter !

J’ai envie de parler de la Transfiguration avec ces visages d’adolescents
qui portent en eux une puissance de transformation radicale !

Ce texte d'évangile sur le Mont Thabor au sommet de la vallée, sur lequel on superpose la trame de l’adolescence, nous met devant la réalité des « hauts et des bas » de la vie !  
Nous pensons ici à nos pointes d'humeurs agréable ou désagréable pour nous-mêmes et pour ceux qui les supportent, à ces moments d'euphorie, à ces espérances et fulgurances extraordinaires que porte l'adolescence.

Nous envisageons également l’idée de transformation. Jésus est transfiguré.
C’est bien une transfiguration qui va se jouer pour l’adolescent qui se trouve plutôt défiguré, avec ses hauts le cœur et le mal dans son corps qui change et qui se transforme.

N’y a-t-il pas une identité nouvelle qui apparaît à travers le corps, la réalité physique de l'être,
chez l’ado, chez Jésus du Thabor et chez nous, à tous les âges de la vie ?

Ce texte de la transfiguration sur le chemin qui monte à Jérusalem nous prépare à l’âge, au temps du passage !
Nous vivons l’âge adulte, généralement comme la plus longue partie de notre vie !
Notre enfance volée ou envolé s’est estompée dans le passé !
Nous en oubliions aussi l’adolescence petite charnière pourtant fondamentale.

Au cœur de ce carême la transfiguration est tout à fait ce temps de la reconstruction.

Ce qu’ils ont reçu durant leur enfance, les ados vont se l'approprier, décider avec leur tête et leurs jambes et avec leur cœur, de ce qu’ils gardent, de ce qu’ils rejettent et prendre des risques !
Il en va ainsi de notre foi, ce que nous avons reçu durant notre enfance, nous devons nous l'approprier, décider avec intelligence et cœur de ce que nous gardons, de ce que nous rejetons de ce que nous transformons ! Cette même dynamique se présente encore dans l’aujourd’hui de nos vies pour ne pas rester debout dans la vie avec des jambes d’enfant et une tête d’adolescent !

Les ados sont confrontés à la découverte de leur véritable identité !
Pouvons-nous prétendre que nous sommes sortis de cette turbulence de la foi
sous prétexte que nous sommes adultes ?

J’entends dire que le caté c’est pour nos enfants ;
et nos enfants réalisent que ce qui est important pour eux ne semble pas l’être pour leurs parents !
Quelqu’un me disait un jour en réunion de parents caté début d’année :
- Vous voulez dire que nous aussi parents on devrait aller au Caté ?
-Bingo vous avez ben compris !
-Alors on commence quand ?

La conquête d'une identité, d’une autonomie, -qui est le propre de l’ado cela ne se fait pas en un jour.
Mais à la vitesse de l’arbre qui pousse malgré les sols mouvants ou persistants, malgré l’agitation des branches !
Cela se fait de sommet en sommet, de temps fort en temps fort, de rencontre en rencontre.
Cela se fait en des moments dont on voudrait qu’ils soient éternels « demeurons ici et plantons trois tentes... »
L’éternité se prépare car cette expérience privilégiée, ce sentiment de bonheur suprême, demeure ce temps « zéro » et devient source définitive au cœur de nos vies !

Pierre, Jacques et Jean, découvrent Jésus en pleine lumière, une partie de lui-même qu’ils soupçonnaient déjà mais qui se révèle à leurs yeux éblouis.
Repérons aux jours à venir nos moments « zéro » gravés en nous ineffaçables qui apportent une raison d’aimer et d’espérer ! La redescente dans la grisaille de la plaine sera éclairée de ce bonheur intérieur !
Comme Pierre, Jacques et Jean, nous découvrirons Jésus en pleine lumière : la résurrection est déjà là !

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 17, 1-9)
    En ce temps-là,
    Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.
    Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
    Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui.
    Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Si tu le veux,
je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
    Il parlait encore,
lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! »
    Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre
et furent saisis d’une grande crainte.
    Jésus s’approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
    Levant les yeux,
ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul.

    En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

 

Samedi 7 Mars 2020

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